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La côte est, peu favorable à l'accostage. Lieu-dit "sentier des pêcheurs".

Extrait de "Récit du voyage aventureux de Willem Bonte-Koe", 1646,

cité dans "Les Dossiers de notre histoire", CRDP de La Réunion, 1998. Le texte se rapporte à l'année 1619.

" Les membres de l'équipage insistèrent pour qu'on les déposât à terre pour chercher quelques rafraîchissements; nous acceptâmes car la maladie augmentait tous les jours et qu'il en était déjà mort quelques uns.

(...) Nous arrivâmes à la pointe de l'est de l'île de Maskarenas (...). On jeta l'ancre; mais l'ancrage n'était pas bon pour notre vaisseau qui était trop proche de la côte (...)

Les matelots portèrent les malades dans la chaloupe, avec des provisions (...). Je laissai à terre les malades au nombre de quarante, avec le cuisinier.

(...) Je jugeai bon d'aller voir si on ne pourrait pas trouver un meilleur mouillage (...)et je trouvai une baie avec au fond un lac dont l'eau n'était pas tout à fait douce (...)

A l'intérieur des terres nous trouvâmes un grand nombre d'oies, de pigeons, de perroquets gris et beaucoup d'autre gibier, dont quantité de tortues de terre (...) Les oies ne s'envolaient pas, quand nous les poursuivions. Elles se laissaient tuer à coups de bâtons. Il y avait aussi des drontes qui ont de petites ailes; incapables de voler, ils étaient si gras qu'ils pouvaient à peine marcher. Mais ce qui était le plus admirable, quand un de ces perroquets ou de ces autres oiseaux que nous avions pris criait, tous ceux de son espèce qui étaient aux environs accouraient, comme pour le délivrer, et se laissianet eux-mêmes attraper.

(...) On trouva de fort beaux poissons et aussi de l'eau douce et une petite rivière, et proche de cette eau, une planche avec une inscription qui indiquait que le commandant Block était venu là avec une flotte de treize vaisseaux, et qu'il y avait perdu des chaloupes avec quelques uns de ses matelots (...) La mer ne nous parut pas si rude contre la côte que le supposait ce message.

Il n'y a point d'habitants dans cette île (...) Nous vîmes là une chose qui nous étonna tous. Les tortues venaient le matin de la mer sur le sable, et, après y avoir creusé un trou, elles y mettaient leurs oeufs en grand nombre (...). La chaleur du soleil, qui est forte vers midi, les faisait éclore (...). Nous y trouvâmes des palmistes dont nous buvions le jus. On vit aussi quelques cabris (...)

Les malades que nous avions laissés revinrent en parfaite santé, à l'exception de sept qui ne pouvaient encore marcher et qu'on porta dans le vaisseau lorsqu'il fallut partir. nous le nettoyâmes par dedans et par dehors. (...) A force de chasser et de courir après les oiseaux, ils devinrent finalement si sauvages qu'ils s'enfuyaient à notre approche. En fin nous mîmes notre vaisseau en état de partir. On fit provision d'eau; on envoya le trompette à terre, pour prévenir nos gens, et on mit environ cent tortues dans le bateau. Nous étions bien pourvus de toutes choses, de tortues, de gibier, et de poisson sec que nos gans avaient pris et fait sécher. Et, de plus, nous avions dans la cale un baril plein d'oies à demi-cuites, accomodées avec du vinaigre, ainsi qu'une bonne quantité de poisson assaisonné de la même manière, pour le garder plus longtemps.

Nous mîmes à la voile après avoir été là 21 jours (...)."

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